vendredi 11 février 2011

Une journée à MTL: RAMQ, Lunch

Il y a quelques jours j’ai dû passer par la RAMQ, notre système public d’assurance médicale, afin de renouveler ma carte d’identité.

Source: Magiscup

Je pense que tout le monde croit que les services médicaux, et peut-être la police, devraient être mis dans une zone de sursis quant aux luttes linguistiques. Après tout, un viol d’une touriste, c’est pas le meilleur moment pour une leçon de français.

Mais les résidents du Québec ont le devoir d’apprendre le français s’ils sont doués de raison et sous l’âge de 65, disons — même la « communauté anglophone », ce concept que je ne comprends toujours pas. Le problème, c’est savoir comment appliquer cette idée, et surtout dans la santé où il s’agit d’une question très délicate, et où les gens risquent de se trouver dans une situation de faiblesse.

Je n’ai pas toutes les réponses. Mais je sais que la première fois je suis allé chercher ma carte, l’agent au bureau, membre d’une certaine communauté culturelle qu’on n’associe pas d’habitude avec la francophilie, m’a parlé exclusivement en anglais – même si j’ai commencé en français. Tous les documents qu’il m’a donnés étaient en anglais. (Trompez-vous pas, moi j'aime les « communautés culturelles », mais ça c'est un autre billet).

Comme j’ai raconté ci-haut, je ne sais pas si le système de santé serait la voie opportune pour faire un cours d’immersion en français pour les gens qui n’en ont pas encore la meilleure compréhension. Mais au moins, on aurait pu me demander.

The public fonctionne

Cette fois il s’agissait d’un simple renouvellement. L’accueil m’a parlé en français. L’agente au bureau, une fille québécoise-de-souche de mon âge environ — belle, mais pas « pitoune » — m’a parlé en français, malgré ma lenteur habituelle quand il s’agit des chiffres: elle m’avait demandé mon adresse. Elle m’a aussi demandé mon état matrimonial, ce que je trouvais bizarre, mais considéré avec la façon qu’elle me regardait, et sa politesse à laquelle je ne m’attendais vraiment pas, peut-être c’était une ouverture à une proposition… Je vais me flatter en présumant que c’était le cas. Mais dommage pour elle, parce que je suis déjà en couple. Elle aurait dû me croiser il y a 4 ans.

Quant à la photo elle-même, je suis arrivé au bureau, mais le « superviseur », qui s'habillait vraiment de style Urban Outfitters, a interrompu nos affaires (!!!) pour donner de l’entraînement à cette fille blasée qui voulait seulement savoir quand serait sa prochaine pause. Difficile à croire qu’il n’y ait plus de postes disponibles dans la fonction publique, comme suggère son site web...

Aussi, peut-être dernièrement j’ai regardé trop d’épisodes de Mad Men, où tout le monde s’habille dans un beau costume et a l’air d’un million de piasses, mais je m’attendais à un peu plus de décorum dans la fonction publique. On m’a donné plutôt l’impression que la RAMQ c’était une grosse école secondaire. Le vendredi casuel, j'y suis peut-être, mais ils sont quand même toujours les représentants de l’état, pas une gang de cégépiens.

Au moins, cette fois, je dois rapporter que mon choix de parler en français était respecté par tout le monde.

Here is your le sandwich

C'était autre chose chez Quiznos, où je suis allé ensuite pour manger. J’ai remarqué que la tendance de petits mets leur a frappé aussi – même prix, moins de sandwich. En commandant, j’ai commencé en français et tout le monde derrière le comptoir persistait en anglais pendant quelques échanges avant de plier enfin à mon français marqué d'un accent assurément non canadien.
Employé de chez Quiznos : Hello, ready to order?
Anglo à Montréal : Bonjour, je prends le numéro 10, format régulier…
EcQ : What bread? White or brown?
AàM : Hmm… brun.
EcQ : Laitue, tomates, bla-bla [tous les ingrédients en 2 secondes] ça va?
AàM : Oui. [Pas de choix!]
EcQ : Mercipassezàlacaisse.
Ensuite, à la caisse.
Employé de chez Quiznos no ° 2 : Hello, what did you have?
AàM : Un numéro 10, régulier.
EcQ 2 : Will that be all?
AàM : Oui.
EcQ 2 : Pour ici ou emporter?
[…]
J’ai toujours été poli, et j’ai même donné un pourboire! (De 7 sous, je crois). Après une attente qui me semblait un peu trop longue, un autre gars est venu annoncer l’achèvement de mon sandwich.
Employé de chez Quiznos no° 3 : « Bourbon? » (Prononcé comme en anglais)
AàM : Merci.
Les gens s’en plaignent que le centre-ville de Montréal s’anglicise. De quoi parlent-ils au juste? N’ai-je pas réussi à commander in French mon bon sandwich chicken bur-bun from Quiznos??

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