vendredi 25 février 2011

L'anglais obligatoire au Québec? Bloody hell!

J’allais écrire un petit texte sur la proposition de Jean Charest de faire apprendre l’anglais de manière intensive à tous les jeunes élèves. En effet, pendant ma journée, je le composais dans ma tête. J’avais quelques thèmes à aborder et développer. J'avais quelques insultes à lancer au premier ministre. Mais au fond, je ne peux qu’ajouter quelques points à ce que M. Préfontaine a déjà écrit ici.

Photo Flickr

Comment ruiner mes chances d'apprendre le français
« Disons-le clairement: c’est PARCE QUE les Québécois sont de plus en plus bilingues que les anglophones et les immigrants peuvent faire abstraction de notre langue commune. »
Si mon blogue a un message, c’est qu’apprendre le français est non seulement un défi linguistique, mais aussi un défi social, parce que les gens à Montréal, y compris des francophones (voire surtout eux) te découragent constamment si tu persistes à oser pratiquer ton français.

L’anglomanie fait mal non seulement à l’avenir de la nation, ce peuple dont M. Préfontaine parle autant, mais elle nous entrave aussi, nous qui résidons dans cette zone grise, quelque part en orbite à la nation, où l'on aurait aimé apprendre le français, mais où nous nous trouvons plutôt avec notre projet et nos choix bafoués, et forcés de devenir des enseignants d'anglais gratis afin d'avoir un minimum de vie sociale.

Comment sauver le Parti Québécois de l'anglomanie

Il est triste de voir que même le Parti Québécois se trouve ces jours dans le bateau de l’anglomanie, comme M. Préfontaine a aussi mentionné. Mais je comprends cette tendance aussi -- dans un monde où il y a la grande fête de la mondialisation qui se passe, personne avec des aspirations ne serait content de rester dans une bulle d’ignorance, ou se contenter de simplement être exposé à ce qui l’entoure. Au minimum, on aimerait avoir l’option. Il y a aussi le sentiment qu’il y a peut-être des opportunités ailleurs, ou peut-être il y en a dont on pourrait profiter ici si l'on avait les connaissances. Enfin, comme on voit dans le titre de mon site web, je ne peux pas dire qu’apprendre les langues est quelque chose de mauvais.

Il y a une façon simple de contourner ce problème. Dans un univers parallèle, je me joins au Parti Québécois. Je réussis à naviguer tous les organes complexes du parti, j’évite ceux qui aimeraient me pousser hors de la porte à cause de mon accent distinctement non québécois, et enfin j’arrive au grand débat sur leur programme. Je propose alors un amendement :
L’article 6.1, paragraphe g est remplacé par le suivant :

Favorisera l’apprentissage de l’anglais langues étrangères, notamment l’espagnol, l’arabe, le chinois ou l’anglais, en recourant à la pédagogie la plus efficace qui soit dans l’enseignement intensif à un moment de la scolarité où l’acquisition du français est confirmée, c’est-à-dire à la fin du primaire ou au début du secondaire;
Voilà. Le français reste la langue commune au Québec, les anglophones gardent la possibilité d'aller apprendre le français s'ils veulent déménager à Québec, les Québécois apprennent d’autres langues et ont plus d’opportunités, sans pour autant étant assimilés à la monoculture nord-américaine.

J’ai mis l’accent sur l’espagnol pour des raisons pratiques qui seront discutées dans un article à venir.

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